Avec l'explosion de la consommation de soins et de médicaments, les complémentaires santé en France sont sous pression. Dans sa dernière étude, Cercle de l'Épargne/AG2R la Mondiale, les experts expliquent pourquoi elles demeurent essentielles pour garantir l'accès aux soins pour tous les Français.
En 2022, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) s'est élevée à 235,8 milliards d'euros, soit 8,9 % du produit intérieur brut (PIB).
Entre 1950 et 2022, les dépenses de santé ont progressé en France à un rythme annuel moyen supérieur à celui du PIB. De ce fait, la part de la CSBM dans la production nationale a été multipliée par 3,4 au cours de la période, passant de 2,5 % à 8,9 % du PIB.
L'Assurance maladie est le principal financeur de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM). En 2022, elle a pris en charge 79,6 %.
Les organismes complémentaires arrivent en deuxième position en contribuant à 12,6 % des dépenses. Le reste à charge des ménages s'élève à 7,2 % du total. Sur dix ans, la part à la charge des ménages a diminué de 1,6 point et celle des organismes complémentaires de 1,0 point, au profit d'un financement accru de l'Assurance maladie. Cette vision globale s'accompagne de transferts entre les différents acteurs de la santé en fonction de la nature des dépenses.
Pas étonnant que depuis plusieurs années, les complémentaires santé se retrouvent au centre des préoccupations des ménages français. En effet, alors que la consommation de soins et de biens médicaux ne cesse d'augmenter, les assurances complémentaires jouent un rôle crucial dans le financement de ces dépenses.
Après une période marquée par des fusions et des concentrations, le secteur des assurances santé connaît un ralentissement de ce phénomène. En effet, selon l'ACPR, le nombre d'organismes habilités à pratiquer des opérations d'assurance a diminué ces dernières années. Cette tendance s'explique notamment par les durcissements des règles prudentielles et par la stabilisation du marché observée récemment.
Une autre tendance notable est l'augmentation plus rapide des prestations par rapport aux cotisations. En 2022, les prestations versées par les organismes complémentaires ont augmenté de 3,8 %, tandis que les cotisations n'ont progressé que de 2,9 %. Cette situation met en évidence les défis financiers auxquels sont confrontés les assureurs pour maintenir l'équilibre de leurs comptes.
Malgré ces défis, les assureurs continuent de jouer un rôle crucial dans le remboursement des dépenses de santé. En 2022, 81 % des cotisations ont été reversées sous forme de prestations aux assurés. Cette proportion reste élevée, démontrant l'importance des complémentaires santé dans le système de santé français.
Enfin, les résultats techniques des organismes complémentaires demeurent globalement à l'équilibre, bien que certains acteurs rencontrent des difficultés. En effet, le contexte économique et les transferts de charges imposés par les pouvoirs publics ont un impact sur la rentabilité du secteur.